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Sa nouvelle série De là (2013), des installations tricotées en fil de laine, nous révèle encore une fois l’univers étonnant et singulier de Myung-Ok Han. Parfois accrochées verticalement sur le mur ou posées horizontalement sur un socle, les œuvres ont une forme plutôt longiligne et évoquent - certainement par leur couleur rosâtre nuancée et par leur forme organique - quelque chose de l’intérieur de notre corps, des organes. Les sous-titres proposés (cœur ou placenta) soutiennent réellement cette impression, sans pourtant montrer une concordance formelle importante. Peu importe la ressemblance. La matière qui dégage une pulsation et palpitation est en train de naître. Une fois près de l’œuvre, nous découvrons sur le corps tout entier des tricots les froides aiguilles enfoncées. Entourées de fils rouges courts, elles créent une texture qui paraît fourmiller entre les mailles suscitant l’image d’un réseau capillaire. La rencontre d’un support mou (supposé chaud et doux) et d’innombrables aiguilles (froides et aigües) engendre dans l’œuvre une forte tension. Comme le dit fort justement l’artiste, les tricots sont en train d’être chargés par leurs batteries, les aiguilles... Malgré son originalité et sa nouveauté formelle, cette série s’inscrit parfaitement dans la démarche générale de Myung-Ok Han, ceci avec une grande cohérence. Elle frôle, de nouveau, la question, omniprésente dans son travail, de l’engendrement ou de la source de notre vie.

                                                                                                               Okyang Chae-Duporge

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