Myung-Ok HAN est née en Corée en 1958 et vit à Paris depuis 1986 où elle a crée son univers dans son studio, loin du monde concret. La ville n'est qu' un décor physique pour ses états métaphysique d'artiste. Myung-Ok recrée le temps avec des fils de coton qu'elle tisse à la manière dont elle étalerait de la peinture sur une toile. Ces fils symbolisent le rapprochement entre son passé asiatique et son présent occidental. Le fil est le trait de la vie qu'elle manipule astucieusement comme un chef d'orchestre dirige ses musiciens. Le fil l'aide à former des volumes, des formes, des dessins : il crée le rythme du travail. Le fil est tissé dans des bols de riz ou peut planer dans l'espace comme une sculpture méditative. Dans le travail réalisé spécialement pour Jérusalem, l'artiste pose dans l'espace un tas de fils peu ordonnés, chaque fil menait à un petit bateau en papier pris au journal "Le monde". Le fil l'a rattachée au monde, ce monde qui fait rêver Myung-Ok, elle qui a aussi traversé le monde, ce même monde qui lui rappelle qu'elle est partout étrangère et que sa création la tient en vie. Pour elle, le monde n'a pas de frontières. Le journal "Le monde" lui rappelle son immigration. En arrivant à Paris, elle voulait lire le journal français le plus intéressant. On lui conseilla de lire "Le monde" qu'elle acheta et essaya de lire. Cela lui était si difficile qu'elle s'aida par un dictionnaire coréen. Ce processus fut si long et si pénible qu'elle s'en lassa et qu'elle décida de découper le journal en morceaux dont elle fit des petits bateaux qu'elle aligna sur le sol de son studio, pratique qu'elle a conservée de sa culture coréenne. C'est ainsi que le journal "Le monde" est devenu un objet d'art et de méditation. Ce travail aspire à la justesse, à l'équilibre et à l'harmonie,avec une poésie lumineuse qui transforme les objets ordinaires en objets extraordinaires.
France Terre d'accueil, the New Gallery, Hedva Shemesh